HENRIETTE LASCELLE

2/2. La vie fait bien les choses, car on garde toujours les beaux souvenirs du passé. Pour ma part, ce sera les nuits où j’allais dormir chez vous. Les parties de cartes. Surtout les parties de Canasta, mon jeu préféré encore à ce jour. Les parties de yum où on lançait les dés sur une serviette pour ne pas réveiller grand-p’pa. Les marches au dépanneur pour aller chercher des gratteux et les 2e marches pour aller les échanger quand on gagnait 2$. Les heures assis sur le balcon à Montréal à regarder les gens passer. Ton amour pour les casses-tête, les pièces toujours classées par couleur dans des boites vides de 24 canettes de Pepsi. Les soupers en famille. Les journées au camping, à crier aux voitures 15km/h ! Ton rosbeef, le souper que je me suis cuisiné le soir où tu nous a quitté. Le fait que tu devais toujours te faire coiffer (ce qui voulait dire te faire donner un permanente). Et tes ongles rongés jusqu’au sang. Tu étais soit ricaneuse soit babouneuse. Tu aimais avoir l’attention et jouer des tours. Mais ce que je vais surtout me souvenir, c’est que toi et moi, ça allait de soi. Une connivence et une complicité tissait nos liens. J’ai eu énormément de fou rire avec toi. On avait pas toujours besoin de se parler mais on se comprenait. Seule ma présence te faisait du bien et ça je l’ai vu dans tes yeux jusqu’à la fin. Tu m’as fait l’honneur de ne jamais m’oublier, même si des fois c’était plus difficile que d’autre. C’est une grande preuve d’amour. J’espère que là où tu es, il n’y a plus de peur, ni de douleur et que tu as pu reprendre possession de ton histoire. Je t’aime Ta Catherine Surnommé birzibi

1/2. Trouver les mots pour un disparu n’est jamais chose facile. Dans tes dernières années, un brouillard s’est infiltré graduellement dans ta vie. Prenant trop de place pour te laisser la mémoire. Tu as toujours refusé le mot alzheimer. Ce mot te faisait violence et te faisait sortir de tes gonds à chaque fois. Tu acceptais toutefois, et le nommait même, que tu avais une petite maladie de la mémoire. Une invention de ta tendre fille qui a tout fait pour rendre cela plus doux. Quelques fois nous avons été maladroite et avons dû t’apprendre et te ré-apprendre des mauvaises nouvelles. Mais je crois qu’on a su naviguer dans ce brouillard avec toi et finalement embarquer dans ton monde. Tu as choisis la solitude, que tu connaissais bien, pour t’accompagner de l’autre côté. Mais j’ai comme l’impression que tu n’étais pas seule du tout. Tu as sûrement eu un hochement de tête silencieux de grand-papa Gaston, une petite danse avec papous, un éclat de rire de ta petite fille Caro et un salut la belle-mère de papa. Il y a du bin beau monde qui t’attendais de l’autre côté de l’arc-en-ciel.

Nos plus sincères condoléances à toute votre famille. Que les souvenirs de moments heureux vous soutiennent dans cette épreuve. Chantal Marier et Marco De Rosa